D'abord je veux vous dire que le réseau de train français, la SNCF, est généralement superbe et dépasse à tous les points de vue notre réseau VIA Rail (mais il faut accepter que le Canada n'a simplement pas la population pour justifier un réseau ferroviaire équivalent, surtout dans un pays aussi vaste que le nôtre: le coût serait astronomique!) Les trains SNCF rayonnent à travers la France entière, même dans des petites villes avec seulement quelque centaines d'habitants. Mais le plus important, pour nous, c'est que n'importe quel train régional qui n'exige pas un siège réservé accepte les vélos. Ça semble donc le paradis sur terre, n'es-ce pas? Eh bien, la Vie nous réserve des fois des surprises...
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| Dans le train pour Narbonne |
Mardi matin nous sommes partis avec nos vélos pour visiter nos amis Susan et Tim à Oupia, petit village de l'Hérault. Nous avions nos billets de train jusqu'à
Lézignan-Corbières à peu près 15 km de chez eux et une petite randonnée en vélo nous amenait à leur porte. Le court trajet de l'Isle-sur-la-Sorgue à Avignon s'est bien déroulé. La suite était un trajet d'Avignon à Narbonne. Nous sommes embarqué sur le train, les vélos en place, prêts à partir et un petit problème se manifeste: il y a des travaux urgents sur la voie et nous sommes retardés de 50 minutes. Du fait, notre correspondance de Narbonne à Lézignan est donc foutue! Jean-Claude regarde vite la carte Michelin de la région et nous trouve un trajet en vélo d'environs 35 km de Narbonne à Oupia. Il fait beau, il n'y a pas beaucoup de vent, donc on pars en vélos.
Je vais le dire encore, ce n'est pas la première fois, mais cette région de la France est absolument superbe pour faire du vélo. Mais la Provence aussi est une belle destination et j'en reparlerai plus tard dans un autre épisode. Deux jours plus tard après une très belle visite avec Susan et Tim, nos repartons pour L'Isle sur la Sorgue... même trajet, différent résultas!
Première étape: Oupia à Lézignan-Corbière en vélo, sous une pluie fine, sans problème. Deuxième étape: train jusqu'à Narbonne, sans problème. Wow! Ça va bien! Troisième étape: train de Narbonne à Avignon... un préposé SNCF nous indique le train, nous embarquons, avec une jeune femme française, et nous attendons le départ... et nous attendons... et nous attendons. Après un certain temps Jean-Claude sors regarder le tableau des départs et bingo, surprise numéro un! Le train d'Avignon est
supprimé.
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| À la Gare de Lézignan-Corbières |
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| Le train d'Avignon - où sont les autres passagers?? |
L'alternatif est de prendre un train pour Montpellier et avec une correspondance pour Avignon, et ensuite une correspondance pour L'Isle sur la Sorgue. Pas compliqué... on y va!
Ah, surprise numéro deux: nous arrivons finalement à Montpellier, mais il y a une attente de 2 heures avant le train d'Avignon. Nous mangeons donc un superbe sandwich au poulet avec un Ice Tea, assis sur la plancher de la Gare. Enfin, nous repartons pour Avignon. Ah, troisième surprise: le train arrive 3 minutes après le départ de notre train pour L'Isle-sur-la-Sorgue. Nous avons donc deux choix: attendre deux heures pour le prochain train ou prendre un
car (autobus pour les Canadiens) dans 35 minutes... Grosse décision! Nous réussisons à embarquer de peine et misère nos deux vélos dans la soute à baggage du car et partons enfin vers
chez-nous. Ouf...
Mais le plus intéressant c'est que malgré toutes ces perturbations et changements de trajets nous sommes arrivés chez nous à peine une heure et quart plus tard que prévu! Ça c'est la SNCF à son meilleur!
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| À la Gare de Montpellier, un sandwich |
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| Sur le train de Montpellier à Avignon |
Et, j'ai appris quelque chose à propos de la langue française: au Canada nous aurions dit «le train est annulé» mais en France le bon mot pour une telle circonstance est «supprimé». "Annuler" signifie de "rendre nul" tandis que "supprimer" veut dire "d'enlever quelque chose" ou "de faire disparaitre quelque chose". Voilà... comme dirait ma chum Arlette «je me couche ce soir, un peu plus connaissante qu'hier».